jeudi 27 février 2020

Nettwerk Music, label indé choyé par les investisseurs

Nous sommes au printemps 2013. A défaut d'avoir franchement repris des couleurs, le marché de la musique enregistrée se maintient à peu près. Mais le meilleur est à venir. Terry McBride, fondateur du label indépendant canadien Nettwerk Records, en est persuadé. Au point de parvenir à convaincre des investisseurs de financer le développement de son groupe Nettwerk Music, qui réunit le label, une société de management d’artistes et une société d’édition musicale (publishing). Il réalise ainsi, au mois d'avril 2013, une levée de fonds de 10,25 M$ auprès de HBC Investments et de ses actionnaires historiques, dont le fonds canadien Beedie Capital Partners.

Créé en 1984, Nettwerk est alors devenu, près de trente ans après, un label indépendant de référence, d'abord dans les musiques électroniques puis dans la pop et le rock. De Skinny Puppy à Sarah McLachlan, Avril Lavigne, les Bareneked Ladies ou encore Coldplay, dont Nettwerk a sorti le premier album en Amérique du Nord, de nombreux succès ont égrainé l'histoire de cet indépendant basé à Vancouver (avec des bureaux à Los Angeles, New York, Londres et Hambourg). “Nous avons eu un bon rythme de croissance ces dernières années, confiait Terry McBride au Vancouver Sun à l’issue de sa levée de fonds. Etre mieux financé va nous permettre de saisir de meilleures opportunités plutôt que d'être obligés de vivoter sur notre cash flow. »

Terry McBride, qui a utilisé les fonds levés pour racheter des catalogues et signer de nouveaux artistes, fut l'un des premiers à embrasser la révolution numérique et à développer un modèle à 360° extrêmement souple, étendu à l'édition et au management d'artistes. Plutôt que de leur proposer des contrats classiques, avec cession de leurs droits sur les enregistrements et fixation d’un taux de royalties sur les ventes, Nettwerk Music a privilégié depuis dix ans la signature de contrats de management ou de co-exploitation avec les artistes, qui restent propriétaires de leurs droits masters. “En tant que managers, nous percevons notre part de chaque flux de revenus que l'artiste reçoit ou auquel il est associé”, confiait le fondateur du label à CBC News à la fin des années 2000.

Depuis sa levée de fonds de 2013, le succès de Nettwerk Music ne s’est pas démenti. En 2016, la compagnie a cédé son catalogue d’édition (plus de 18 000 titres de 10,000 Maniacs, Teenage Fanclub, Wayne Hancock, Paul Brady, Jesse Malin, Sinead O'Connor…) à KMC, fond d’investissement de la société de gestion des droits privée Kobalt, pour un montant estimé entre 20 et 25 M$. Et début 2020, Nettwerk Music parvenait à se refinancer auprès d’un certain nombre d’investisseurs, et à racheter les parts de HBC Investments. “L'équipe de direction a atteint ses objectifs en terme d'investissement et est bien placée pour continuer à prospérer avec la progression continue du marché de la musique”, a commenté Joe Colonnetvta, gestionnaire associé de HBC Investments, qui ne s’est pas étendu sur la plus-value réalisée par HBC.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire