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jeudi 14 novembre 2019

Une française à la tête d'un fonds d'investissement musictech

DBTH Capital est un nouveau fonds de capital risque dont l’objectif est d’investir dans le secteur musique et technologie en Europe et aux États-Unis. "Heureuse d’annoncer que mon fonds de capital-risque, DBTH Capital, a levé 35 millions d’euros lors de la clôture de son premier fonds. La firme a levé ce montant auprès de neuf investisseurs, et son objectif est de lever plus de fonds encore", a annoncé sa fondatrice Virginie Berger dans un post sur LinkedIn.

Passée par NRJ puis Myspace, avant de créer sa propre agence de conseil dans les médias numériques, DBTH (pour Don't Believe The Hype), Virginer Berger a dirigé de 2016 à 2018 Armonia Online, une plateforme qui délivre des licences pan-européennes aux acteurs du numérique sur les répertoires de neuf sociétés d’auteurs représentant 12,5 millions d’œuvres musicales. Elle a ensuite rejoint le fonds d’investissement belge Leansquare comme partenaire, puis créé son propre fonds, DBTH Capital. "La stratégie est d’investir dans des compagnies qui se focalisent sur des technologies de gestion des droits dans le secteur du divertissement", précise t-elle. Avec en ligne de mire l’innovation dans des domaines comme les blockchains ou l’intelligence artificielle.

Le nom de ses investisseurs n’a pas été dévoilé. DBTH Capital va fusionner avec le plus gros d’entre eux, annonce sa fondatrice : une société de gestion de patrimoine américaine qui contrôle près de 5 Md$ d’actifs (4,56 Md€). Le secteur attire les capitaux. Hormis une quinzaine d'opérations dont le montant n'a pas été dévoilé, les investissements dans le secteur Musique et technologies (les "musictech") se sont élevés à près de 5 Md€ en 2018, selon un pointage régulier que je réalise pour l'agence de presse Newstank. La rachat de la radio interactive Pandora par la radio par satellite Sirius XM aux Etats-Unis, pour près de 3 Md€, a pesé les deux tiers de ce montant.

Hors rachat de Pandora et introduction du chinois Tencent Music à la Bourse de New York (qui lui a permis de lever 970 M€), les pures levées de fonds d'acteurs du streaming en 2018 - parmi lesquels Deezer (160 M€) et les indiens Gaana (93 M€) et Saavn (101 M€) - s'élèvent à 382 M€ sur l'ensemble de l'année, ce qui en fait le secteur le plus attractif pour les investisseurs sur la période, devant la billetterie (150 M€), et l'intelligence artificielle (101 M€).

Sur un total de 65 levées de fonds, acquisitions ou introductions en bourse recensées dans le secteur "musictech" l'an dernier, six sont le fait de structures françaises, pour un montant de 165,5 M€. Hors levée de fonds de Deezer (160 M€), les cinq autres opérations en France n'ont pesé que 5 M€. C’est très peu. Et probablement une des raisons pour lesquelles Virginie Berger a créé son fonds DBTH Capital aux Etats-Unis.

"J’ai créé cette société aux États-Unis car en France on m’a assuré que cela ne fonctionnerait pas", confiait-elle au mois de mai dernier, lors d'une table ronde du 5e Forum Entreprendre dans la culture consacrée aux investissements dans le secteur culturel. "Nous travaillons avec des individus à haut potentiel qui possèdent beaucoup d’argent et souhaitent investir. [...] Nous investissons principalement aux États-Unis et exclusivement dans la musique [...] Nous investissons également au Royaume-Uni, en Espagne et dans les pays nordiques comme la Finlande, car nous constatons une attraction forte sur le marché des technologies de la musique".

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